Le concept de « Ville des 15 minutes » entend rapprocher les services des habitants afin de favoriser le bien-être urbain, mais aussi l’écologie. Focus sur ce concept tendance, ainsi que sur la façon dont il s’applique et peut devenir créateur de lien.
Ottawa, Copenhague, Melbourne, Paris,… Plusieurs grandes métropoles mondiales se développent aujourd’hui en s’inspirant de la « Ville des 15 minutes ». Ce concept repose sur une organisation spatiale dans laquelle les habitants ont accès en maximum 15 minutes à pied ou à vélo à des fonctions essentielles comme celles d’habiter, travailler, s’approvisionner, se soigner, s’éduquer ou encore s’épanouir.
L’idée n’est pas nouvelle dans le monde de l’urbanisme, mais elle a ressurgi en 2016 grâce aux travaux de Carlos Moreno, professeur associé à l’Institut d’administration des entreprises de Paris, et elle a également été mise en avant par la crise sanitaire. Le concept de Ville des 15 minutes est d’actualité car il fait partie des réponses apportées aux principales évolutions de la société comme les transitions écologique et numérique, mais aussi l’augmentation démographique. Cet accroissement de la population est principalement concentré dans les métropoles car beaucoup de citoyens veulent désormais avoir accès à un lieu de travail, aux commerces et autres sans que cela devienne une contrainte en termes de temps et de coûts.
En associant la mixité des fonctions et leur proximité, la Ville des 15 minutes permet de faciliter la vie des habitants, mais aussi de lutter contre les inégalités sociales et le réchauffement climatique – notamment en privilégiant la mobilité douce. Selon Laurent Tirot, CEO d’Equilis France, il serait toutefois réducteur de la limiter à ces quelques avantages : « On appelle parfois aussi ce concept ville « désirable » ou « heureuse » et à mes yeux, c’est bien la volonté de recréer du lien dans les opérations immobilières qui est centrale. En utilisant la proximité, la mixité des usages et des parcours résidentiels, on cherche avant tout à ce que les gens profitent d’une expérience urbaine de qualité. »
Plusieurs centralités
Comme l’expliquait Carlos Moreno, professeur qui a étudié le concept, la ville du quart d’heure n’est pas une baguette magique : le concept doit s’adapter aux particularités de chaque lieu, de chaque ville. C’est notamment pourquoi il est nécessaire de réfléchir les projets et leurs fonctions en se concertant avec les autorités locales et en analysant le quartier où l’on souhaite s’implanter. « Les métropoles qui grandissent ne comptent plus une mais des centralités », souligne Laurent Tirot. « Tout l’enjeu des développements urbains aujourd’hui est de déployer ces centralités et de déterminer comment les nouveaux projets peuvent s’y intégrer en répondant aux besoins locaux. »
Un exemple concret de cette démarche est celui de Monteux dans le Sud de la France, où Equilis participe au développement d’une nouvelle Zone d’Aménagement Concerté en concertation avec la Ville. Comme plus de 400 logements vont être créés, un pôle commercial baptisé Horizon Provence va également voir le jour afin d’offrir aux habitants des services proches de chez eux. C’est également dans cette optique de proximité que le projet « La Canopée » mêlera 13.000 m2 de bureaux et 245 logements au cœur de la technopole Sophia Antipolis. En intégrant du résidentiel dans cette zone principalement destinée aux bureaux, le développeur y apporte une fonction complémentaire et donne la possibilité aux travailleurs d’éviter le navettage. On retrouve là les deux éléments clés de la Ville des 15 minutes : mixité et proximité.